L’enfer du picking en Australie

Pour avoir une deuxième année de visa en Australie, la règle est simple : faire 88 jours de travail dans les fermes.

Ainsi, j’ai pu expérimenter les joies du ramassage de fraises, le bonheur des vendanges, la joie de l’usine de pommes, la fierté de l’usine de poissons…

Oui, j’ai une Licence en Langues Etrangères Appliquées. Oui, j’ai un Master en Communication d’Entreprise et d’Influence. Oui, en ce moment, j’essaie d’éteindre mon cerveau et de faire « mes jours de ferme ».

Ferme de fraises – Mount Barker

Cette semaine là a été la plus éprouvante de mon expérience en Australie, et je pense la plus rude physiquement de ma vie.

Horse Tracker – Albany

Samedi dernier, je commençais un travail comme « Horse Tracker » dans une ferme équine qui ne s’occupait que de chevaux de courses. Le travail consistait à nettoyer les boxes et à monter des chevaux de course. Pour info, j’ai du monter à cheval à partir de mes 7 ans et jusqu’à mes 16 ans dans un club équestre. J’ai un niveau Galop 5 – pour ceux qui s’y connaissent – et j’ai arrêté de monter à cheval parce que l’ambiance de mes cours du samedi matin était passé de « je monte à cheval et ça m’amuse quand mes potes tombent » à « niveau Galop 7 compétition avec des cavaliers qui baignaient dans le monde des chevaux depuis leur naissance ». Comment dire… La pression avait remplacé la passion… Et même si j’adorais toujours les chevaux, le monde dans lequel j’évoluais n’était plus le mien.

Depuis quelques années pourtant, je me remets à monter à cheval et la passion a repris. J’ai notamment réalisé le rêve de mon enfance en vivant dans un ranch au Canada. Voilà, c’était pour la séquence nostalgie et pour donner un peu d’infos sur mon background.

Donc bon, sur le papier, c’était quand même un job en or! Etre payée pour travailler avec des chevaux? Pouah!!! Le bonheur!!!!

Dans la réalité, bien évidemment, ce n’était pas ça…

Levée à 4h30 samedi, j’étais prête et super motivée pour commencer le travail. Arrivée au centre, je retrouve Aurélie, une Française qui est également dans mon hostel. Elle m’explique le boulot. Pour nos trois premières heures, on devait nettoyer les boxes. Ces derniers sont couverts au sol d’une espèce de PVC sur lequel est posé au centre un tas de copeau. Pas de paille, ni de foin au sol. Les chevaux de courses ne sont pas traités à même enseigne que les chevaux « classiques » de club.

Lorsqu’à 8h, Garry, le propriétaire du centre revient, je n’ai déjà plus de bras, plus de cuisses, plus de muscles existant en somme.

Mais bon, c’est pas grave, lorsqu’il me demande de monter à cheval, je ne perds pas l’occasion et ni une, ni deux, me voià sur un cheval immense, élégamment musclé et qui a l’air plutôt sympa.

Je pars donc sur une piste avec un Indien qui travaille là depuis plusieurs mois et qui était déjà Horse Tracker en Inde. Ok cool, il y a du niveau…

On commence par trotter tranquillou et moi, pour me détendre, je pose des questions au gars : ce qu’il fait dans la vie (ok… c’était assez évident mais bon, quand t’as envie de parler pour ne rien dire, tu le fais bien), depuis quand il est ici, ce qu’il faisait avant, etc.

Le gars est pas super causant mais est assez poli pour me répondre. Puis, il me dit qu’on va partir dans un petit galop en étant en équilibre sur le dos du canasson.

C’est ce qu’on fait. Pendant les cinq premières minutes. Après quoi, son cheval s’excite et je l’entends juste dans mon dos essayer de le calmer. Ce qui de toute évidence ne marche pas puisque quelques secondes plus tard, c’est mon cheval qui commence à ruer.

Ensuite, c’est devenu du n’importe quoi. Le gars, qui essaie toujours de contrôler son cheval, commence à lui donner une correction et un quart de secondes plus tard, je le vois me doubler au triple (voir quintuple sans déconner) galop. Mon cheval jusque là réagit bien et continue son petit galop.

Pas pour longtemps.

Une seconde plus tard, le voilà parti à la poursuite de son pote et me voilà sur son dos en train d’essayer de le ralentir.

Me voilà donc embarquer dans le plus rapide galop que je n’ai jamais expérimenté. Le cheval tire sur les rennes, moi aussi.

Qui gagne votre avis…

Au bout de deux tours comme ça, le voilà qui aperçoit l’autre cheval et qui se décide à ralentir. Je peux enfin repasser au trot et on peut le dire : beaucoup plus de peur que de mal. Je n’ai juste plus d’épaules à la fin de ces trente-cinq minutes.

Garry me regarde super bizarre à la fin du tour, me demande des explications et me dit que vu la situation, j’ai bien réagi. Sans déconner…

Anyway, je descends du cheval encore un peu tremblante et Aurélie me dit que j’ai pas mal géré vu qu’elle est tombée de cheval lors de son premier jour d’essai. Voilà qui est rassurant…

Garry me demande de revenir lundi, même lieu, même heure. Le rendez-vous est pris.

Dimanche, je recroise Aurélie à l’hostel. Cette dernière me demande de nettoyer sa plaie. PLAIE??? Oui, un cheval l’a mordue…

Bref,pour conclure, j’ai tenu deux jours et BASTA!

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